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_Le Désir d'être_ Jean-Louis MATHIEU

Et si tout commençait au printemps de notre vie lorsque l’on se risque à lancer à qui veut l’entendre « Quand je serai grand, je serai … » Le voilà le désir princeps d’être, quand le petit d’homme se projette.


Jean-Louis MATHIEU nous partage, à travers son récit Le Désir d’être, les rencontres, les choix conscients ou inconscients qui l’ont mené à incarner l’être psychologue clinicien, psychanalyste qu’il est encore aujourd’hui.

Ces quelques pages font écho, pour ma part, à ce parcours singulier que chaque psychologue, psychanalyste ou art-thérapeute arpente. Au-delà d’une formation, où l’on s’inscrit, apprend, tricote et détricote de la théorie avec l’idée de départ d’acquérir un savoir-faire, il s’agit surtout de se révéler dans un savoir-être. Cet Autre (celui à qui l'on s'en réfère et à qui l'on prête un savoir) que l’on vient consulter dans un premier temps, puis, à qui l'on vient dire et enfin sans qui on ne peut se raconter ainsi, est celui qui a expérimenté le chemin, celui qui a traversé. Ce savoir-être, loin d’être une science, pris dans l’expérience de l’ici et maintenant de la relation à l’autre, se voit parfois échappé un bout de désir qui appartient à celui qui ouvre cet espace-temps. Dans un après-coup instantané, ce désir au delà de vouloir pour l'autre et sans savoir pour l'autre, nous remémore qu'il est avant tout Désir d’être là.


















Ces rencontres paraissent parfois anodines, insignifiantes, pourtant dans cette relecture analytique, elle se révèlent toujours comme essentielles. Je me plais à penser que l’essentiel, c’est-à-dire ce qui compte pour quelqu’un, peut naître du détail, peut être passé inaperçu, un temps, longtemps parfois. Le détail qui compte pour quelqu’un me renvoie à ce merveilleux livre de Roland BARTHES _La chambre claire_ ; cet écrivain et sémiologue, photographe, conceptualise, avec son "punctum", le détail qui passe inaperçu, fait pourtant, pour une personne, l’exceptionnalité de l’image. Il y a du "punctum" dans nos vies, la plupart du temps nous le laissons échapper, nous le laissons disparaître, nous ne pouvons le saisir, ce qui ne signifie pas qu’il n’aura pas d’impact dans notre cursus intime, il pourra en effet induire des choix, des options, ils pourront nous surprendre, nous questionner dans l’après coup, nous plonger dans l’incompréhension de nous-mêmes parfois.

MATHIEU Jean-Louis , Le Désir d’être, éd L’harmattan, 2018, p9.

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